Romantisme
L’homme est brumeux, le monde est noir, le ciel est sombre ;
Les formes de la nuit vont et viennent dans l’ombre ;
Et nous, pâles, nous contemplons.
Nous contemplons l’obscur, l’inconnu, l’invisible.
Nous sondons le réel, l’idéal, le possible,
L’être, spectre toujours présent.
Nous regardons trembler l’ombre indéterminée.
Nous sommes accoudés sur notre destinée,
L’œil fixe et l’esprit frémissant.
Nous épions des bruits dans ces vides funèbres ;
Nous écoutons le souffle, errant dans les ténèbres,
Dont frissonne l’obscurité ;
Victor Hugo. – Les Contemplations – 1856
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Man is foggy, the world is black, the sky is dark;
The forms of night come and go in the shadow;
And we, pale, contemplate.
We contemplate the dark, the unknown, the invisible.
We search the real, the ideal, the possible,
Being, spectrum always present.
We watch the indeterminate shadow tremble.
We are leaning on our destiny,
The fixed eye and the quivering spirit.
We are spying noises in these funereal voids;
We listen to the breath, wandering in the darkness,
Whose shivering darkness;
Victor Hugo. – The Contemplations – 1856